Une délégation de 9 Mauritaniens (Hélène, Sandra, Aurélien, Benjamin R., Clément, Fabrice P., Gaétan, Olivier B. et Samuel) s'est déplacée dans la capitale le vendredi 2 novembre 2007 à l'occasion de la première édition des Internationaux de France de badminton labellisée "Super Series". A titre de comparaison, ce label correspond à un type de compétition dont le Grand Chelem serait l'équivalent au Tennis.
Parti dès jeudi en compagnie de son frère Richard (alias Jubilator pour sa faculté à jubiler à chaque bon métro emprunter) et de sa belle soeur Sophie (alias Escalator pour sa faculté à enjamber les tourniquets de métro), Fabrice découvre dès jeudi soir le stade Pierre de Coubertin où l'évenement a lieu. A quelques mètres des sièges sociaux des professionnels de la communication (TF1, L'Equipe, TPS, Canal+ notamment), Coubertin accueille bon nombre d'événements sportifs de haut niveau depuis sa réouverture en 1990.
La compétition avait débuté timidement pour les Français mais les MBCistes (le reste délégation arrive avec un bus parti de la banlieue rennaise sous l'impulsion du club de Vern que l'on remercie) et une forte délégation bretonne (Vern, Vannes, Ploërmel, Saint-Jacques, Ploemeur, Laillé notamment) ont assisté à un événement unique avec la qualification d'Hongyan Pi dans le dernier carré de l'épreuve. Tout avait débuté par une longue file d'attente à l'entrée du complexe, chose très rare lorsqu'il s'agit d'assister à un événement badiste.
Une fois à l'intérieur, la délégation mauritanienne prend place au premier rang pour être au plus près de l'action mais aussi tout près du couloir menant aux vestiaires à l'issue des matchs (un poste prisé des amateurs de photos et d'autographes). Premier match lancé sous nos yeux émerveillés pour cette journée de quarts de finale, un mixte opposant Vita Marissa/Flandy Limpele (Indonésie) à une paire de Coréens. Les premiers nommés s'imposent en trois sets et à ce moment là nous étions encore loin d'imaginer que cette paire (tête de série 4) irait finalement remporté l'épreuve le dimanche.
Le haut niveau perdure ensuite avec l'élimination de la paire Gail Emms/Nathan Robertson (Angleterre) qui avait pourtant nos faveurs. Place ensuite aux doubles dames et aux simples messieurs. Pour le premier tableau nommé, Gaétan et moi retiendrons notamment la silhouette et le talent de la moitié de la paire japonaise : j'ai nommé la sublime Reiko Shiota. Pendant ce temps, notre Sandra fait très longuement connaissance avec les vigiles afin d'obtenir (en vain...) un droit d'accès aux espaces réservés aux joueurs.
Les simples messieurs débutent par la grande affiche du jour opposant Lin Dan (Chine) champion du monde en titre à Taufik Hidayat (Indonésie) champion olympique en titre. Une finale avant l'heure qui voit le Chinois dompté le spectaculaire Taufik en deux manches. Juste devant nous s'engage alors Chong Wei Lee (Malaysie). Impressionnant de faciliter et privilégiant l'efficacité au spectacle, ce dernier passe limite inaperçu mais remportera pourtant l'épreuve le dimanche. Même constat pour Chunlai Bao (Chine) qui lui terminera en position de finaliste.
Les matchs plus beaux les uns que les autres s'enchaînent ensuite avec les passages remarqués de la paire Keita Masuda/Tadashi Ohtsuka (Japon) tombeuse des champions du monde malais lors du plus spectaculaire double messieurs, de la Russe Ella Diehl, des Japonaises Aki Akao/Tomomi Matsuda qui termineront leur parcours à bout de forces à l'issue d'un match d'1h47 (rien que ça !!!) ou encore de Nadiezda Kostiuczyk/Robert Mateusiak (Pologne). Tous ces noms (de vainqueurs ou vaincus) qui resteront gravés dans les mémoires de chacun d'entre nous ne seront rien comparés aux deux temps forts de la journée.
Ainsi, la représentante française Hongyan Pi est opposée à Lu Lan (Chine). Le match est à sens unique et en faveur de la Chinoise durant un peu plus d'un set mais avec le soutien populaire et les "Ola" déployées, Pi reprend du poil de la bête et sauve même un volant de match. A partir de ce moment là, il ne pouvait plus rien lui arrivé et elle s'impose mentalement, techniquement et physiquement (9/21 ; 22/20 ; 21/12) pour faire exploser le stade en se qualifiant pour la demi-finale (son brillant parcours sera finalement stoppé en finale par Xie Xingfang en deux sets).
Entre chaque rencontre, c'est la chasse aux joueurs, aux autographes, aux photographies. Ainsi, Jean-Paul Didier - président de la Ligue de Bretagne de badminton - permet à plusieurs d'entre nous d'accéder à l'espace d'entraînement des joueurs... Un moment privilégié et inoubliable pour tous. Le fil rouge Sandra continue toujours avec de nombreuses tentatives d'accéder à l'intimité des héros du jour (en vain...) La ferveur à peine retombée, la légende vivante Peter Gade (Danemark) entre en scène devant nos yeux d'enfants car il s'agit d'un des meilleurs badistes de tous les temps, le seul européen à tenir tête si longtemps à la suprématie asiatique.
Opposé à Jin Chen (Chine), Gade fait étalage de sa classe, de sa science et de son fighting spirit. Le public acquis à sa cause ne manque pas de l'encourager mais son adversaire ne manque pas d'atout non plus et réalise une très grande performance. Ainsi, le troisième set électrique tourne à l'avantage de Chen. Fin de l'aventure pour Gade qui ne jouera peut être plus jamais en France si sa carrière s'arrête à l'issue de la prochaine olympiade de Pékin.
Avoir eu le privilège de voir la légende ne suffisant pas, Gade réapparaît quelques minutes après sa défaite pour consacrer un peu de temps à ses fans. Ainsi, Hélène et Sandra (elle a bien fait d'insister) posent avec lui pour la postérité, Sam a son petit autographe au dos de son billet et sourit comme un gosse... Mais le clou du spectacle est qu'Oliv hérite du maillot de la star internationale. Suscitant la jalousie de tous, le MBC rentre donc en Bretagne avec le flocage du Danois (chacun l'essaiera à tour de rôle).
FABRICE